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DEUX BERGERES.

Voir nos moutons dans la verte prairie,
Bondir sur l’herbette fleurie,
Sans craindre la fureur des loups,
C’est pour nous un plaisir extrême ;
Mais voir souvent ce que l’on aime,
C’est encore un plaisir plus doux.

LE CHŒUR.

Le bruit des tambours, des trompettes,
Ne viendra plus troubler nos jeux.
Prenons nos pipeaux, nos musettes,
Chantons l’amour, chantons ses feux ;
La guerre & ses dangers affreux,
N’approchent point de nos douces retraites,
Le plus grand des héros, nous y fait vivre heureux.
Il vaincra tant de fois, sur la terre & sur l’onde,
Que ses ennemis terrassés,
Malgré tous leurs projets, seront enfin forcés
De souffrir le repos qu’il veut donner au monde.
Après le chœur, le Palais s’en retourne d’où il est venu ; le tourbillon se renferme & remonte au Ciel.