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tout ce que décelait de chagrins secrets l’expression de son aimable figure.

Un jour mon père, obligé de se rendre dans le voisinage, me recommanda un strict guet.

— Ce jeune homme, conclut-il, est comme un lion en cage ; ne le perds pas un instant de vue, ajoute-t-il en s’éloignant.

À peine fut-il parti que, désireuse de profiter de l’occasion, je me rends auprès du prisonnier et me mets à préparer son repas. À sa vue je me sentis toute joyeuse, car sa beauté m’avait inspiré les plus tendres sentiments. Une fois les mets apprêtés, je m’approchai de lui pour accomplir mon service.

Bientôt nous nous engageons dans un entretien qui mit au grand jour l’affection et l’amour qui nous unissaient l’un à l’autre. Je l’entoure de mes bras, il couvre de baisers mes yeux et mes lèvres, je m’enivre du plaisir de respirer le parfum de ses joues de rose.

Il me demande alors si j’étais vierge, et se montre tout joyeux de ma réponse négative. Alors il me couche sur le dos et fait pénétrer dans ma gaîne le plus désirable des poignards ; je l’entoure aussitôt de mes bras et me mets à fourbir son arme. Je sens bientôt l’éjaculation se produire et ainsi nous savourons les plus doux plaisirs. Avant que la nuit