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Une fois couchés, mon mari m’embrasse de la façon la plus tendre ; pour mieux me caresser, il se place sur moi et commence à me frotter, comme aurait fait une femme. Notre muletier, qui ne dormait pas, ne se douta cependant de rien.

Peu après, mon mari s’endort, mais il avait tellement surexcité mes appétits sensuels que je ne pouvais goûter le sommeil. Toute éveillée, je regardais de côté et d’autre. Bientôt je vis le muletier se lever, s’approcher d’une ânesse, tirer son dard, en frotter la tête de salive, s’étendre sur le dos de l’animal et pénétrer dans son réduit secret.

Cette femelle s’agitait sous lui pour activer l’éjaculation ; une fois qu’elle s’est produite, il s’éloigne et regagne sa couche.

Comme on le pense bien ce spectacle n’avait pas contribué à me calmer ; je me sentais au contraire brûler de toutes les ardeurs ; mais je ne savais que faire. Troublée que j’étais de ce que je venais de voir je ne pouvais fermer les yeux et ne savais comment m’y prendre pour recouvrer ma tranquillité d’esprit. Hélas ! disais-je en moi-même, si mon mari s’est satisfait il ne m’a pas contentée ! C’est maintenant comme un mort, à quoi vais-je me résoudre en cette occurrence ?

Alors je me lève avec précaution et m’éloigne sans bruit. — Qu’as-tu fait ? dis-je au muletier en lui parlant à voix basse ; il n’est pas permis, mon