Page:Tīfāšī - Le Livre de volupté, 1878.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 55 —


soins et leurs conseils, mais en vain. Je ressentis de sa perte un si profond chagrin que je pensai succomber ; la mort ne vint pas toutefois et je me rétablis par degrés.

Bientôt je fus visiter le cimetière, et lui fis construire un mausolée et choisis cinq gardiens pour en avoir soin. Un jour je me levai à l’aube et, avant le lever du soleil, je me dirigeai vers son tombeau. J’aperçus, sous la coupole, un gardien aveugle plongé dans un profond sommeil ; graduellement je vis sa verge se dresser. À cet aspect je me recommandai à Dieu et m’avançai vers le dormeur, livrée aux tentations de Satan le maudit, car je n’avais jamais vu un homme pourvu d’un tel membre. Je me sentais bien résolue à ne pas laisser échapper pareille occasion et à m’abandonner aux séductions du plaisir.

Je m’avançai avec précaution vers l’aveugle, écartai ses vêtements, et mis à découvert son instrument. Aussitôt je dénouai la coulisse de mon chalwar et plaçai dans ma fente la tête de son dard ; je m’appuyai sur lui, l’introduisis tout entier et ressentis ainsi les délices de la volupté : ainsi cet aveugle combla, sans le savoir, mes vœux et mes désirs.

À partir de ce moment mes sens me dominèrent tellement que je m’abandonnai à la prostitution.

Cela dit, elle se tut.