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Expose-toi aux traits de ses yeux et tu seras forcé de t’écrier : Dieu qu’elle est belle !

Je n’y fis aucune attention, car je compris que ce n’était pas le moyen de le calmer que de me faire voir, de l’écouter et de lui parler.

Il se mit alors à user de ruse et à employer envers moi toutes les finesses. Une intrigante d’apparence honnête vint me trouver, elle se présente décemment.

— Telle dame de haut rang, me dit-elle, est sur le point de se marier ; elle voulait vous écrire à cet égard ; voulez-vous me suivre chez elle pour l’accommoder ? Elle vous comblera de bienfaits.

Dans la simplicité de mon cœur, j’ajoutai foi à ses paroles et je partis. Après avoir marché un certain temps nous arrivons à un quartier éloigné. Là, celle qui me conduisait ouvre une porte ; après avoir monté un étage, je regarde de côté et d’autre et n’aperçois âme qui vive. Je compris alors que j’étais tombée dans un piège ; l’angoisse de la peur me saisit.

Je songeais à m’enfuir quand, tout à coup, paraît un gracieux jeune homme, aussi agréable à voir que la lune à son dixième jour. Il ferme une porte solide, me prend entre ses bras, m’embrasse, me caresse, puis il sort une élégante cassette remplie d’ornements et de parures qui semblait avoir été préparée à mon intention. Il me l’offre d’une façon dégagée et comme s’il n’y attachait aucune impor-