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Alors mes sens s’éveillent et, sous son étreinte, je tremblais, tant le désir de le sentir pénétrer m’agitait. Je le sens enfin réussir et, après une lente introduction, nos deux personnes se confondent. Dans l’ardeur du plaisir et de la jouissance, je jetais sur lui des regards pleins de langueur. En proie au paroxysme du plaisir, il m’assaillait avec une telle violence que les larmes m’en vinrent aux yeux et finirent par se répandre. Cependant, il s’enfonçait de plus en plus tout en continuant de se frotter ; en se comportant ainsi, il goûta plusieurs fois, dans l’espace d’une heure, la suprême volupté.

— Mon cher ami, lui dis-je alors, je n’ai encore rencontré personne, parmi les jeunes gens, qui puisse t’être comparé en ce qui concerne l’amour, et c’étaient cependant ce qu’on peut appeler des hommes.

— Tu parles avec franchise, me dit-il ; n’est-ce pas que je t’ai fait plus de plaisir que tu n’en as éprouvé de ta vie ?

Alors nous nous lavons les mains, puis je lui offre une coupe de vin, — puis il m’en offre une à son tour.

— À vos amours, lui dis-je en la vidant !

Bref, nous passâmes ensemble le reste de la journée. À plusieurs reprises encore nous nous livrâmes au plaisir de l’union intime ; il m’abreuva de voluptés.

Après avoir continué à nous voir pendant quelque temps, il partit pour la guerre et depuis j’attends vai-