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allons essayer de goûter, dans leur réalité, plaisir et gaieté en nous livrant à une petite débauche.

À ces mots, elle joint l’acte à la parole, se verse à boire, nous sert d’échanson et, par ses instances, m’oblige à lui faire raison à plusieurs reprises. Comme il arrive à tout le monde, nous nous animions à mesure que nous vidions plus de coupes, si bien qu’enfin je n’avais plus la tête à moi. Je commençai alors à badiner avec le frère dont j’ai parlé et à sentir mes sens me maîtriser. À chaque coupe nous nous embrassions, je cédais de plus en plus à l’entraînement de la passion.

Bientôt sa main se glisse sous mes vêtements, il dénoue la coulisse de mon chalwar et se met à caresser mes plus secrets appats. À cette vue, notre hôtesse, mue par un sentiment de délicatesse, se lève : — Je vois, dit-elle, que votre affaire est en bon train, et, à ces mots, elle nous quitte, ferme la porte et s’éloigne.

Alors mon amant se débarrasse de ses vêtements, s’approche de moi, me renverse, prend place entre mes cuisses et me retrousse. Je m’aperçois alors qu’il était doué d’un membre de si respectable aspect que je n’en avais jamais vu de semblable de ma vie : je pensai en perdre connaissance. — N’aurez-vous donc point pitié de moi, m’écriai-je ? Sans avoir égard à mes doléances il me saisit par la taille, mouille ses doigts de salive, en humecte son dard et se met à le frotter, de bas en haut, entre mes grandes lèvres.