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Elles se sentent alors quelque peu confuses et rougissent, mais elles ne s’en préparent pas moins à parler.


I

Le Voisin de terrasse.


Une des jeunes beautés présentes s’avance vers le fils du vizir et lui adresse un salut respectueux :

— Effendi, lui dit-elle, votre servante, de son premier métier, était polisseuse ; alors j’entrai en relations avec des femmes galantes. Un jour l’une d’elles m’annonça la visite d’un amant ; je fis mes préparatifs en conséquence, c’est-à-dire que je me vêtis avec soin et cherchai à mettre en relief tous mes avantages. Ensuite je montai sur le toit en terrasse de la maison, m’accroupis et plaçai devant moi un miroir ; puis, en conformité des recommandations saintes, je commençai à m’épiler où il est prescrit. Pendant cette opération, la soif du plaisir me gagnait par degrés, à mesure que je me regardais dans la glace. — Hélas, soupirai-je, aucun homme n’entendra-t-il donc mes vœux ! Ce disant, je commençai à me tourmenter de la main.

Un voisin qui se trouvait également sur une terrasse, me regardait faire. À cette vue, le désir de la jouissance s’empare de lui ; il franchit le parapet qui nous séparait, arrive auprès de moi, puis, sans me laisser le temps de me reconnaître, il me prend, m’entoure de ses bras,