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d’amour entre jeunes gens altérés de plaisir, également agiles et fringants.

S’il en est ainsi plusieurs moyens peuvent encore être employés :

1o Munis-toi de deux morceaux de la pierre nommée fekè ou fekih, lances-en un au plafond de la chambre ; après un moment fais-en de même du second, mais que ce soit dans le plus grand silence ; chacun sait qu’il n’y a rien de meilleur. Lève-toi ensuite aussitôt et applique toute ton attention à l’amoureuse entreprise.

2o Prends un oreiller, place-le à côté de ta belle et couche-toi sur ce coussin. Ainsi placés, ils se tiennent l’un auprès de l’autre comme s’ils dormaient.

3o Procure-toi un peu de sable. Si ta belle est couchée sur le côté ou sur le dos, jette lui en sur les yeux jusqu’à ce qu’elle les ferme, comme vaincue par la force du sommeil. Retourne-la alors et goûte du plaisir de l’accouplement.

4o Prends une paire de ciseaux et quelques pièces d’or ou d’argent. Les ciseaux signifient que si la plupart des amants et des maîtresses ont une tendance au refus, ce n’est que dans une mesure extrêmement minime ; ainsi se trouve disparaître du cœur cette fâcheuse influence. L’or et l’argent indiquent que les compliments sont impuissants à vaincre : mettre la main à la poche et en sortir de l’or, est le meilleur sortilège à employer. Ainsi la belle se rend aux voluptueux désirs. Nul n’ignore, en