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dos et met ses jambes comme tout à l’heure, mais sur le lit. L’homme s’étend sur elle, la verge dans son devant ou ailleurs, car dans l’Inde on a soif de l’un et l’autre plaisir. Si le membre viril est en érection, qu’il en profite aussitôt, fasse preuve de vigueur et de force, et en tire le fruit désiré. Quant à la pauvre femme, il ne lui faut pas supporter ce violent assaut avec indifférence ; bien que navrée de douleur, elle doit feindre l’amour et se comporter comme si le feu d’une brûlante passion la dévorait. Elle s’agite et pousse des soupirs, comme transportée par la fureur du plaisir ; telles doivent être sa docilité et sa conduite en cette occurrence. La jouissance est proche, bientôt elle se produit chez tous deux à la fois ; il ne faut pas, en effet, qu’il semble avoir joui seul de la suprême volupté. Cette façon de faire l’amour est appelée la Résurrectrice, comme si l’on eût voulu désigner la meilleure de toutes.

Troisième. — De nouveau la femme se couche sur le dos ; elle place ses deux mains sous sa tête, replie ses jambes sur sa poitrine et reste dans cette posture. Alors l’homme la saisit dans ses bras ; ils se trouvent poitrine contre poitrine et le poignard en face de la gaîne. Tout doucement il pénètre, puis la femme soulève ses hanches pendant que son amant l’attire vers lui ; ainsi, la verge s’introduit jusqu’au fond. Puis, tous deux se meuvent d’un lent va-et-vient jusqu’au moment où ils goûtent