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demande, fit-il à ce dernier en lui lançant un coup d’œil significatif.

L’autre suit la négresse et se trouve bientôt en présence de la veuve qui, toute enveloppée de voiles, l’invite à s’asseoir auprès d’elle sur un divan. Après les premiers compliments, elle lui demande qui il est, d’où il vient et ce qu’il est venu faire à Constantinople. Il lui dit son nom, celui de son village et ajoute qu’il est venu dans la capitale pour se marier, encouragé par la facilité avec laquelle nombre de ses camarades avaient trouvé à s’y établir.

La dame fait là-dessus ses réflexions, elle l’engage à lui prouver ses avantages et à lui donner un échantillon de son savoir-faire avant d’aller plus loin. — Point, réplique l’autre, je suis bon musulman et ne veux point commettre d’action réprouvée par notre religion sainte. La dame le presse et, pour le tenter davantage, se saisit, au travers des plis du chalwar, du bon morceau qui lui faisait venir l’eau à la bouche ; ce fut en vain, il se montra inflexible. Alors la dame se décide à passer du plaisant au sérieux et lui offre sa main ; il l’accepte et, dès le lendemain, les noces sont célébrées chez elle.

Le soir venu, le nouveau marié se rend près de son épouse, lui retire le voile, la fait coucher et prend place à côté d’elle. Alors la chaude commère l’engage à la satisfaire : il prend ce dont la nature l’avait si large-