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précisément en face d’ici demeure une dame veuve, pourvue de biens, encore jeune et qui n’a pas encore trouvé pied pour sa pantoufle, tant elle est large. Voilà ton affaire.

Le gaillard auquel s’adressait ce discours n’en perd pas une parole, il réfléchit un instant, son plan est fait. — Donne-moi, dit-il à son nouvel ami, une de tes courges. — Choisis, réplique l’autre. Il en choisit une, droite et de très raisonnable dimension. En longueur elle mesurait la distance qui sépare le coude du poignet et le poignet était la mesure de sa grosseur. Notre homme la pèle, le blanc du légume paraît, il la coupe d’un bout, la creuse, et perce un petit trou à l’autre extrémité.

Cela fait, il entr’ouvre son chalwar, fait servir la courge de gaîne au noble poignard que fourbissent les dames et s’en va pisser sous la fenêtre de la veuve.

Une négresse esclave qui, au travers des grilles de la fenêtre, l’avait vu causer avec le fruitier, aperçoit de quel gigantesque instrument il était armé. Sans tarder elle court informer sa maîtresse de l’événement ; celle-ci s’approche de la fenêtre, constate le fait et ne se sent plus de joie : — Descends, dit-elle à sa servante, et amène-le moi.

Prompte à obéir, celle-ci sort et s’adresse au fruitier qui appelle son compatriote, — La hanum (dame) te