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en disant : — C’est un présent que Dieu m’envoie en récompense de ma longue continence, il l’a fait sortir de terre tout exprès à mon intention ; gardons-nous de mépriser les dons du Très-Haut !

Ainsi le mari confiant perdit la seconde gageure.


VI

La Chaude Veuve.


Certain paysan d’Anatolie s’en fut un jour à Constantinople. La nature l’avait amplement pourvu de ces dons qui plaisent tant aux dames et un secret pressentiment lui disait qu’il y avait peut-être là, pour lui, cause de fortune. Combien de gens de son pays n’avaient-ils pas réussi, pour le même motif ; pourquoi, puisqu’il était l’un des mieux doués de cette contrée célèbre à cet égard, le sort ne lui sourierait-il pas aussi ?

Tout plein de ces idées, il entre dans la ville. Bientôt il aperçoit un de ses compatriotes : assis dans une boutique, il était entouré de légumes et de fruits ; il revendait aux citadins les produits de jardins cultivés dans les environs par des gens du même pays que lui.

La conversation s’engage entre les deux Anatoliens et le dernier venu fait part à l’autre de ses intentions : — Tu ne pouvais mieux tomber, s’écrie ce dernier ;