en œuvre un plan conçu par elle dans le but de se livrer, au moins une fois, aux caresses d’un jeune galant dont la recherche n’avait point été agréée par ses parents, alors qu’il s’agissait de la marier. Ce plan devait réussir grâce au seul secours d’un avis opportun, transmis par sa servante, toute dévouée à ses intérêts.
Un jour donc, et le jeune homme bien averti, notre commère se rend au bain suivie de son mari chargé du paquet de linge nécessaire en pareille occurrence. Tout à coup, précisément dans la rue où demeurait l’amant et tout près de chez lui, elle se heurte le pied, comme par mégarde, contre une pierre, et s’étale, de son long, dans la boue. Elle se relève les vêtements tout souillés, aperçoit ouverte la porte de la maison du galant, et comme on ne voyait personne sous le vestibule : — Laisse-moi entrer un moment ici, dit-elle à son mari, que je m’essuie. — Fort bien, réplique-t-il, prends ce linge pour enlever le plus gros, mais, pendant que tu pousseras la porte, je tiendrai ton manteau.
Ainsi fut fait ; la dame entre, pousse la porte sans la fermer et laisse au dehors un pan de son vêtement, dont son mari se saisit sans pouvoir s’apercevoir que l’amant, fluet, s’était tenu caché derrière la porte. Aussitôt cet amateur appuie sa belle contre la muraille, la retrousse, met à découvert le seigneur Pharaon, lui couvre la tête du diadème velu qui lui convient et, pour la lui rendre plus nette et de meilleure couleur, la lui fric-