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que, dans ce but, l’amant doit choisir, comme confidente une sage-femme pour porter parole ; c’est là une ménagère instruite dans toutes les ruses.

Pour l’envoyer il faut que ce soit une femme d’éducation, capable de prendre adroitement des informations si on l’envoie quelque part, une personne d’une entière discrétion envers le mari, dût-il employer la violence contre elle.

Il faut encore qu’elle ne soit pas de condition relevée. Elle doit prendre des objets comme pour les offrir et se donner l’apparence d’une revendeuse ou d’une diseuse d’histoires. Elle peut ainsi prendre la figure d’une sage-femme ce qui lui donne le moyen de faire rouler la conversation sur des choses intimes. Tout d’abord elle raconte des aventures d’amour, puis elle émaille son récit de citations poétiques : — Il me faut composer, dit-elle en citant un vers ; toujours on aime la lumière et on la préfère aux amours de Khosrew et de Ferhad[1].

Et elle se met alors à réciter un poème semblable à une pièce de brocart. Ainsi elle étale son savoir et sa marchandise ; ainsi elle poursuit son but.

Il n’est point de beauté compatissante, ô Baki ! Abandonne cette erreur et adresse tes prières à Dieu et au nom de Dieu. Nous voulons dire par là qu’elle met

  1. Khosrew et Ferhad sont les deux héros d’un célèbre roman où ils se disputent la possession de Chirine.
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