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dans les montagnes et l’autre, dans le plat pays. Dieu fit que les hommes montagnards fussent laids et leurs femmes parées de grâces ; dans la plaine, au contraire, les hommes étaient magnifiques et les femmes affreuses. Ceux et celles des deux troupes qui avaient la beauté en partage s’admiraient mutuellement ; comme il est dans la nature humaine ils s’éprirent les uns des autres. — Plaise au Seigneur, disaient-ils dans leurs prières, que nous ne fassions plus qu’un seul peuple !

Satan, qui voyait la passion les agiter, imagine une ruse pour les empêcher de se réunir. Il revêt la figure d’un jeune homme et s’en va visiter ceux de la plaine. Il prend une condition servile et se met à jouer de la flûte. Tous les gens des environs quittent leurs occupations et s’assemblent autour de lui. Par ce moyen, hommes et femmes se trouvent confondus ; bientôt, par une musique sensuelle, il fait naître dans leurs cœurs et les voluptueux désirs et les passions violentes ; il rompt dans leurs âmes les liens de la pudeur. Alors ils commencent à se provoquer en paroles, puis ils passent à l’action ; nous voulons dire par là que ce fut la première fois qu’on vit se produire des faits de prostitution.

Depuis lors, par cette voie, jamais la maîtresse n’a manqué à l’amant ; ils emploient sans cesse mille ruses diaboliques pour arriver à l’union sexuelle.

À propos de ces galantes menées, les Hindous disent