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— Mon cher père, reprit le fils, comment dois-je me comporter au sujet de certaine chose que tu devines bien : lui donnerai-je cent ou mille ?

Sur ce, le père garde le silence et se renferme, en homme de sens, dans un mutisme absolu. Force fut donc au jeune époux de s’en tenir au premier conseil, qu’il observa religieusement.

Quand quelques mois se furent passés, il commença à devenir jaloux. — Choisis une duègne, lui dit son père, qu’elle devienne son ange gardien, et allons nous promener à Kiaghé-Khanit[1], ensuite, prenons une voiture et allons à Geuk-Sou[2]. Pendant qu’il essayait ainsi de le distraire, le jeune mari était rongé d’ennui, car la passion de la jalousie le tourmentait.

Alors, il comprit la vérité de ce proverbe : Il faut au mari ou la patience ou le voyage.


XIII

De l’emploi des messagers d’amour.


Nul n’ignore la puissance de ce moyen.

Au commencement Satan, sur lui soit la malédiction, et du temps des patriarches Noé et Enoch, divisa les enfants d’Adam en deux troupes ; il établit l’une d’elles

  1. Les Eaux douces d’Europe à Constantinople.
  2. Promenade sur la côte d’Asie.