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souvent dans le passage brusque de l’extrême joie à l’extrême douleur, perdit momentanément l’esprit, et se mit à chanter la romance :

Lise, entends-tu l’orage ?
Il gronde, et l’air mugit ;
Sauvons-nous au bocage, etc. etc.

Puis il chanta celle-ci :

Je n’irai plus seulette à la fontaine,
Car j’ai trop peur du berger Collinet.

Puis il força madame Apogée à danser le menuet, et à la cinquième révérence, planta là sa femme, et s’alla précipiter de la fenêtre dans le jardin. Heureusement, sa chambre étant au rez-de-chaussée, il ne se fit d’autre mal que de tacher son calecon.

Madame Apogée au désespoir, courut au jardin, en peignoir, suivie des vingt-huit observateurs salariés, dont les dents craquaient toujours plus fort. Ils trouvèrent M. Apogée qui s’était perché sur le sommet d’un pommier, dont il cueillait les fruits avec une grande activité. Madame Apogée, en peignoir, supplia son mari de descendre, en même temps qu’elle ordonnait aux ving-huit observateurs salariés d’aller chercher