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XV.

Milord et Milady, que nous avons laissés au bout du pont de Balabran, bien contens d’avoir échappé à la police de Vireloup, étaient rentrés en Ginvernais. À la première ville qu’ils purent atteindre, ils écrivirent chez eux, afin de se procurer les fonds nécessaires pour leur retour, et dès qu’ils les eurent reçus, ils se mirent en route. Après avoir traversé tout le Ginvernais, ils arrivèrent au port de Furtaye, où ils s’embarquèrent sur le paquebot le Sauteur, capitaine Rougeface, dans le temps même où le télescope parabolait dans les airs.

La navigation fut d’abord très-heureuse, à l’exception du mal de mer qui secoua vivement Milord, déjà malade du diaphragme. Le second jour, on aperçut en l’air un corps étranger, qui fut pris d’abord pour un nuage, puis pour un vol de grues, puis pour un ballon, et enfin pour une trombe solide qui arrivait juste dans la direction du vaisseau, et menaçait de l’abîmer dans les flots. Tous les passagers s’évanouirent. Milord seul et Milady, qui étaient gens de tête, crièrent au mécanicien de forcer la marche pour dépasser la