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trouvait sur le pont avec les trois commissaires enfourchés, fut lancé à une hauteur immense, inférieure pourtant à celle où était parvenu précédemment le docteur Festus. Il était accompagné des trois perruques des commissaires, lesquelles, par la force de l’explosion, avaient subi un déplacement qui laissait à nu le chef des trois astronomes.

XIII.

Dans ce moment l’astronome Apogée, savant ginvernais, se promenait à l’œil nu dans sa maison de campagne, à trois lieues de Mirliflis, lorsqu’un des vingt-huit observateurs salariés qu’il employait à regarder le ciel jour et nuit, vint lui annoncer l’apparition du nouveau corps au haut des airs. Aussitôt l’astronome Apogée, après s’être assuré de la chose, fit seller sa jument et s’armant d’une longue vue, galopa jusqu’à Mirliflis sans perdre son astre de vue. D’où il passa sur le ventre de cinq enfans, deux magistrats, trois femmes, neuf canards, cinq cochons d’Irlande et un veau gras, comme je l’ai collationné moi-même sur le procès-verbal qui fut dressé par Jean Patu, mon aïeul maternel, qui était adjoint de l’endroit.