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mais donné un sou de bonne main quand il dînait chez eux, et qu’ainsi elle était bien aise de voir qu’il ne fût qu’un sot comme elle l’avait toujours pensé. Nébulard trouva ce jour-là que sa servante avait un esprit infini, et il ne craignit pas de dire à un de ses collègues qu’elle en avait plus que Lunard, infiniment plus. Il se mit ensuite à l’œuvre, et composa une réfutation de dix coudées. Il pulvérisait d’abord Lunard ; il pulvérisait ensuite Guignard ; après quoi, il établissait et prouvait jusqu’à l’évidence que le corps céleste en question n’était autre chose que la nébuleuse déjà observée par Sosigènes sous Jules-César. Aussitôt qu’il eut achevé sa lecture, il reçut les félicitations unanimes des savans, qui approuvèrent sans exception ni réserve tous ses raisonnemens, en sorte que Lunard et Guignard avaient réellement du dessous.

VII.

Pendant que ces choses se passaient, Guignard, resté chez lui, ne perdait pas de vue son astre, dans lequel il croyait remarquer des modifications éminemment inquiétantes. Les choses en vinrent au point qu’il crut de son devoir de convoquer la