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pélasgienne. Après quoi, il boit un verre d’eau sucrée, et rajuste ses manchettes. Deux savants prennent des notes, cinquante-un ronflent en faux-bourdon, quatre rêvent un cheval marin qui déambule dans un gyre spiral.

Guignard dépeint en détail l’invasion des Barbares, et s’attache à porter la lumière dans les ténèbres du moyen âge. Il cite Charlemagne et Théodoric, consacre douze pages à Ticho-Brahé, et, avant d’arriver à Copernic, il récapitule sommairement le tableau qu’il vient de tracer. Puis il fait une énumération éloquente des travaux de ce grand homme, passe à Kepler, à Newton, et arrive au sextant de Bradley. Après quoi, il boit un verre d’eau sucrée, et s’assied quelques instans pour s’essuyer le front. Deux savans qui ne dorment que d’un œil prennent des notes avec l’autre ; cinquante-cinq rêvent des points et virgules qui processionnent sur du papier blanc.

Alors Guignard passe en revue le Zodiaque tout entier ; puis, arrivé au Capricorne, il annonce l’apparition d’une comète opaque qu’il place à cinq milliards de lieues de la terre, et dont la révolution solaire est de deux cent soixante et dix-huit ans, vingt jours, trois minutes, deux secondes et une tierce.

Tous les savans se réveillent en sursaut, et demandent l’impression, qui est votée à une majo-