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de surcharger le trésor, ce qui conduit toujours à augmenter les impôts. C’est d’après ce même principe qu’il loge ses troupes chez le particulier, et perce ses routes par corvées, comme l’établit dans son grand ouvrage, De itineribus et canalibus, absque œrarii detrimento, construendis, le sieur Desperraux, architecte pensionné et économiste assermenté, membre de l’académie de Vireloup, directeur des routes et canaux, et premier fabricant de chocolat de Son Altesse Madame la duchesse de Pinguin, nièce du roi de Vireloup.

Au bout de six jours, le courrier descendit à l’hôtel du ministre de l’Intérieur, à qui la requête fut remise. Celui-ci se rendit aussitôt chez le roi, qui, dans ce moment, prenait du punch. Après sept salutations solennelles, il lui remit le papier ; sur quoi le roi lui dit, en posant la feuille sur un guéridon : C’est bon. Allez-vous-en.

En effet, le roi était occupé dans ce moment à observer les jeux de son fils aîné, jeune enfant d’une haute espérance. À peine âgé de quinze ans, il montrait les plus heureuses dispositions, et passait au palais pour devoir être l’honneur d’une dynastie toute de héros. L’on venait, en particulier, au moment où était entré le ministre, de lui découvrir une haute aptitude pour l’art nautique, sur ce que, de lui-même et sans aucun secours des personnes de l’art, il venait de faire un petit