Page:Töpffer - Voyages et aventures du docteur Festus, 1840.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cher de le complimenter, en le comparant à César qui dictait quatre lettres à la fois. Le roi lui répondit : C’est bon ; allez-vous-en, je veux changer de chemise. Les quatre ministres sourirent décemment à cette brusque saillie, et s’en allèrent à reculons, en saluant jusqu’à terre. C’est ce qui fit qu’ils marchèrent tout le long sur les pieds des courtisans qui assistaient au petit lever, et qui avaient tous des durillons, pour avoir trop fait antichambre. Le roi en rit beaucoup, et les courtisans se mirent tous à rire beaucoup ; les valets qui étaient dans l’antichambre, entendant rire, rirent aussi, et ainsi de suite jusqu’au factionnaire de garde à la porte ; en sorte que la gazette annonça que le petit lever avait été embelli par l’allégresse que répandait le rétablissement de sa majesté.

XV.

Malheureusement une circonstance inattendue vint porter un jour tout nouveau sur la conspiration, et jeter nos trois personnages dans la position la plus désespérée.

En effet, la commission chargée d’examiner les pièces saisies sur les conjurés, n’ayant trouvé que le carnet de Milady, s’était d’abord trouvée dans