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de toutes les sortes, qui occasionnent des maux nombreux dans le corps social, et y font naître quelquefois des désordres incalculables.

Aux causes de maux que je viens de signaler, il me parait nécessaire d’en ajouter d’autres qui sont plus grandes encore ; savoir :

1°. L’ignorance des principes, de l’ordre et de la nature des choses. J’en ai déjà dit un mot, et j’ai montré que, dans les individus très-nombreux qui sont dans ce cas, parmi toute population, elle donnait lieu à une crédulité presque sans limites, dont savent habilement tirer parti, pour maintenir la multitude dans leur dépendance, des hommes qui, par la nature de leur position, sont intéressés à favoriser cette crédulité et à en profiter ;

2°. Le faux-savoir, lequel est un produit de demi-connaissances et de conséquences erronées qui résultent de jugemens sans profondeur et sans rectitude ; qui est le propre, particulièrement, d’un assez grand nombre de personnes qui se croient en état de raisonner sur tels ou tels sujets avant de les avoir suffisamment approfondis, avant même d’avoir reconnu quelle pouvait être leur identité avec les principes ou la nature des choses énoncés plus haut ; qui, en un mot, entrave continuellement