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voie il peut s’affranchir des illusions qui lui sont plus nuisibles qu’utiles.

Si l’homme se fût appliqué à distinguer les vérités qu’il peut parvenir à connaître, des illusions qu’il se forme, c’est-à-dire, de celles de ses pensées qui ne s’appuient sur aucune base, ou autrement à distinguer ce qui est positif, comme les faits, de ce qui n’est que le résultat de ses raisonnemens d’après les faits ; s’il eût, en outre, considéré qu’il ne lui est possible d’acquérir des idées que par la voie de l’observation, que par les conséquences qu’il en tire ; enfin s’il eût reconnu que toute idée qu’il ne tiendrait pas directement de l’observation, ou qui ne serait pas une conséquence déduite de faits observés, doit être absolument nulle pour lui, alors il n’eût pas été exposé à tant de prestiges, à tant d’erreurs, qui lui furent souvent si funestes.


L’intérêt le plus pressant de l’homme, celui qu’il lui importe le plus de considérer, doit donc lui faire reconnaître la nécessité de circonscrire clairement, dans sa pensée, le champ des connaissances réelles qu’il peut se procurer, et de s’en former une idée juste, afin de ne pas s’exposer à la tentation, toujours infructueuse, d’en sortir, et se mettre par là dans le cas d’être la