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soit sur celles des autres, le trompe souvent dans son attente, et semblerait faire douter si l’usage de ses facultés intellectuelles ne lui est pas plus funeste qu’avantageux ; enfin, attribuant toujours ses malheurs à un sort contraire, à la fatalité, tandis qu’ils ne sont dus qu’à ses faux calculs, qu’à son ignorance des lois de la nature, avec lesquelles il se met presque toujours en opposition ; on le voit persister dans son insouciance, relativement à la puissance dont il est partout si dépendant, et subir les maux qui doivent résulter de sa négligence et de son inconséquence. Qu’il sache donc que tous les corps sans exception, soit ceux qui sont inorganiques, soit ceux qui jouissent de la vie, sont assujettis aux lois de la nature dans tout ce qui les concerne ; que, conséquemment, les phénomènes que produisent ces corps ou certaines de leurs parties sont dans le même cas : en sorte que tout ce qu’il peut observer est absolument dans la même dépendance. Alors il concevra l’importance pour lui de reconnaître et d’étudier sans cesse la puissance qui exerce sur sa durée, son état, ses penchans, ses pensées, ses actions, un pouvoir si absolu.

HOMMES, qui l’emportez sur tous les autres êtres vivans par une aussi grande supériorité de facultés