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à celle de ses lois qui sont relatives à lui, ainsi qu’à ses intérêts dans chaque circonstance, afin de n’être jamais en contradiction avec elles dans ses actions, il préfère son ignorance à leur égard, conserve les préventions qu’on lui a inspirées, se livre à des désirs inconsidérés, s’abandonne à des penchans, à des passions qui compromettent ses plus grands intérêts, sa conservation même ; en sorte que, toujours entraîné et sans guide, toujours dominé, toujours esclave et même victime, l’on peut dire qu’il est, en général, très-misérable.

L’homme connaissant mal ce qui lui est essentiel à savoir relativement à la nature de son organisation, au pouvoir de ses organes, à leur dépendance, ainsi qu’à celle des phénomènes qu’ils peuvent produire, enfin, à la source des facultés dont il jouit, comme aux moyens de les perfectionner graduellement ; connaissant plus mal encore ce qui doit le guider dans ses relations avec ses semblables, et la part qui appartient aux lois de la nature, soit dans ses propres actions, soit dans celles des autres individus de son espèce ; en outre, trop souvent abusé par un faux-savoir, qui, lui montrant sous un faux jour quantité de sujets qu’il considère, et lui faisant donner une confiance absolue aux jugemens qu’il porte, soit sur ses propres actions,