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les autres, puisqu’il est pareillement matériel, et qu’il ne soit aussi, comme eux, soumis au pouvoir de la nature, aux lois qui régissent les corps vivans, et plus particulièrement à celles qui concernent le corps animal ; enfin, étant forcé de reconnaître que toutes les facultés dont il jouit sont des produits évidens de ses organes (conséquemment des phénomènes physiques), et subissent effectivement le même sort que ces derniers ; peut-il donc regarder avec indifférence la connaissance de la nature, de celles de ses lois qui sont relatives à son être physique, en un mot, de tant d’agens divers qui influent sans cesse sur ses organes, sur la validité ou l’affaiblissement de leurs fonctions, ainsi que sur les différentes mutations d’état qu’il éprouve continuellement ? Comment concevoir que l’homme, qui peut être infiniment supérieur, dans ses facultés d’intelligence, à ceux des autres êtres du règne dont il fait partie, qui est par conséquent bien plus capable qu’aucun d’eux de reconnaître ses véritables intérêts ; comment concevoir, dis-je, qu’il soit néanmoins tellement insouciant à l’égard de la puissance dont il dépend d’une manière si absolue, sous le rapport de son être physique, qu’il ne daigne jamais s’occuper d’elle ! Au lieu de s’appliquer constamment à l’étude de la nature,