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passer rapidement, se succéder sans cesse, et en quelque sorte, comme on l’a dit : Se précipiter dans l’abîme des temps.

« L’observateur dont je parle, bientôt ne doute plus que le domaine de la nature ne s’étende généralement à tous les corps. Il conçoit que ce domaine ne doit pas se borner aux objets qui composent le globe que nous habitons, c’est-à-dire, que la nature n’est point restreinte à former, varier, multiplier, détruire et renouveler sans cesse les animaux, les végétaux et les corps inorganiques de notre planète. Ce serait, sans doute, une erreur que l’on commettrait, si l’on s’en rapportait à cet égard à l’apparence ; car le mouvement répandu partout, et ses forces agissantes, ne sont probablement nulle part dans un équilibre parfait et constant. Le domaine dont il s’agit embrasse donc toutes les parties de l’univers, quelles qu’elles soient ; et conséquemment les corps célestes, connus ou inconnus, subissent nécessairement les effets de la puissance de la nature. Aussi, l’on est autorisé à penser que, quelque considérable que soit la lenteur des changemens qu’elle exécute dans les grands corps de l’univers, tous, néanmoins, y sont assujettis ; en sorte qu’aucun corps physique n’a nulle part stabilité absolue. »