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la matière, mais tous les corps dont la matière est essentiellement la base ; et, comme elle n’a de pouvoir que sur cette dernière, et que son pouvoir à cet égard ne s’étend qu’à la modifier diversement, qu’à changer et varier sans cesse ses masses particulières, ses associations, ses agrégats, ses combinaisons différentes, on peut être assuré que, relativement aux corps, c’est elle seule qui les fait ce qu’ils sont, et que c’est elle encore qui donne aux uns les propriétés, et aux autres les facultés que nous leur observons.


Qu’est-ce donc, encore une fois, que la nature, puisque ce n’est point une intelligence ? En quoi consiste cet ordre de choses qui a tant de puissance, et qui, lui-même, en établit d’autres ? Et, si ce même ordre de choses est immatériel dans toutes ses parties, par quelle voie pouvons-nous parvenir à le connaître, puisque toutes nos connaissances positives proviennent originairement de nos sensations ? Par l’exposition suivante, je crois donner la solution de toutes ces questions.