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nous n’en connaissons que très-peu de chose ; tous savons seulement que son existence est une réalité. »


« Cependant la matière faisant la base de toutes ses parties, je puis montrer qu’il est en lui-même inactif et sans puissance propre, et que ce que nous devons entendre par le mot nature, lui est tout-à-fait étranger. »


C’est une pensée incontestable, et effectivement admise par les philosophes de tous les temps, que celle qui nous fait regarder la matière comme étant inerte, incapable d’avoir en propre aucun mouvement, aucune activité, mais pouvant seulement recevoir et transmettre du mouvement, sans jamais en produire elle-même : la matière est donc un objet essentiellement passif.


Cette vérité, de toute évidence, tant qu’il ne s’agit que de la matière, ne paraît pas généralement applicable aux corps qui, néanmoins, en sont uniquement formés ; car, parmi ces corps, qui tous ne sont que des assemblages de particules de matière, et particulièrement parmi ceux qui sont fluides, on en remarque beaucoup qui semblent jouir en propre d’une véritable activité. Mais il est facile de faire voir que si les corps fluides paraissent doués d’une activité quelconque, ils la doivent, soit à des causes hors