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à-fait dans le même cas que la vie ; qu’elle est de même constituée par un ordre de choses entièrement dépendant et assujetti dans tous ses actes ; mais qu’elle en diffère infiniment en ce que, tenant son existence de la volonté suprême, elle est inépuisable dans ses forces et ses moyens d’action, tandis que la vie, instituée seulement par la nature, épuise nécessairement les siens.


La justesse de ces considérations ne pouvant être solidement contestée, il nous sera facile de mettre en évidence deux sortes d’erreurs assez communes, dans lesquelles nous paraissent tomber beaucoup de personnes qui veulent attacher une idée au mot nature, si fréquemment employé dans leurs discours ou dans leurs écrits.


En effet, parmi les diverses confusions d’idées auxquelles le sujet que j’ai ici en vue a donné lieu, j’en citerai deux comme principales ; savoir celle qui fait penser à la plupart des hommes que la nature et son SUPRÊME AUTEUR sont une seule et même chose, et celle qui leur fait regarder comme synonymes les mots nature et univers ou le monde physique.


Je montrerai que ces deux acceptions sont l’une et l’autre absolument fausses, que les motifs sur lesquels elles se fondent ne sauraient être admis, et qu’on peut réfuter ces derniers : ce que