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n’avons pas les moyens de le voir et de le constater nous-mêmes, tout nous paraît avoir une constance absolue, et cependant tout change sans cesse autour de nous. Il nous semble que la surface de notre globe reste dans le même état ; que les limites des mers subsistent les mêmes ; que ces immenses masses d’eau liquides se conservent dans les mêmes régions du globe ; que les montagnes conservent aussi leur élévation, leur forme ; que les fleuves et les rivières ne changent point leur lit, leur bassin ; que les climats ne subissent aucune variation, etc., etc. Mesurant et jugeant tout d’après ce qu’il nous est possible de voir, tout encore nous parait stable, parce que nous regardons les petites mutations que nous sommes à portée d’observer, comme des objets sans conséquence.


Cependant, à mesure que nous étendons nos observations, que nous considérons les monumens qui sont à la surface du globe, que nous suivons une multitude de faits de détail qui se présentent sans cesse à nous de tous côtés, nous sommes forcés de reconnaître qu’il n’y a nulle part de repos parfait ; qu’une activité continuelle, variée selon les temps et les lieux, règne absolument partout ; que tous les corps, sans exception, sont pénétrables et pénétrés par d’autres ; que des agens de diverses