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de plus en plus le fondement qu’elle semblait avoir.


A la vérité, par les suites de la faible durée de notre existence individuelle, nous ne remarquons jamais de changemens dans les circonstances de situation et d’habitation des espèces vivantes que nous observons ; conséquemment, quoique nous suivions celles-ci dans les renouvellemens des individus, elles nous paraissent rester toujours les mêmes. Si nous changeons de lieu d’observation, nous rencontrons des espèces qui avoisinent les premières, qui s’en distinguent néanmoins, et qui se trouvent, effectivement dans des circonstances différentes. Or, ces espèces nous paraissent encore rester les mêmes dans leur situation, et les renouvellemens des individus n’amener parmi elles aucune différence, sinon accidentellement. Ainsi, ne voyant point changer les espèces vivantes, en quelque lieu que nous les observions, nous leur attribuons une constance absolue, tandis qu’elles n’en ont qu’une relative ou conditionnelle. En effet, tant que les circonstances de situation, d’habitation, etc., ne varient point à l’égard des espèces vivantes, ces dernières doivent subsister les mêmes.


Ne tenant aucun compte de ce qui s’opère réellement partout, avec le temps, parce que nous