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de corps physiques à une création particulière de chacune de ces espèces, qui leur accorde la même origine que celle de la nature, et les suppose aussi anciennes, aussi immutables que cette dernière l’est elle-même.


Sans doute, le puissant auteur de tout ce qui existe a pu vouloir que cela fût ainsi ; mais, si telle fut sa volonté, qu’est-ce donc que cette nature qu’il a créée ? Qu’est-elle, si elle n’est point une puissance, si elle n’agit point, si elle n’opère rien, si elle ne produit point les corps ? A quoi lui servent des lois, si elle est sans pouvoir, sans action ? Cette question resterait nécessairement sans réponse, c’est-à-dire, sans solution, si l’on était fondé à la faire, et si, effectivement, la nature n’était pas elle-même la cause immédiate qui donne lieu à l’existence de tous les corps physiques.


C’est assurément ce que l’observation nous montre de toutes parts ; car, si nous examinons tout ce qui se passe journellement autour de nous, ainsi que ce qui nous est relatif ; si nous recueillons et suivons attentivement les faits que nous pouvons observer, nous reconnaîtrons partout le pouvoir de la nature ; et l’idée si spécieuse citée ci-dessus, concernant la création primitive et l’immutabilité des espèces, perdra