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les plus relevés, est‑elle extrêmement rare, et les productions de ceux qui la possèdent, font le charme des hommes en état de les apprécier, de les goûter.

Cependant, si l'imagination, considérée dans ses degrés les plus relevés, offre un intérêt si grand, cet intérêt néanmoins se borne aux agrémens, aux jouissances que l'homme peut y rencontrer, aux dédommagemens qu'il peut y trouver dans les maux qui l’assiègent : sous ce point de vue, il doit la cultiver.

Mais cet intérêt est bien plus grand à l'égard de l'étude de la nature : voilà ce qu'il lui importe de considérer. Tout ici lui devient nécessaire ; car les connaissances qu'il y puisera lui seront essentielles non‑seulement pour sa conservation (et cette considération est bien pressante) ; mais, en outre, pour ses besoins de tout genre, et surtout pour sa conduite dans ses relations avec ses semblables. Ce n'est assurément qu'à l'aide de cette étude qu'il peut parvenir à se connaître lui‑même, à saisir les causes des actions des individus de son espèce, selon leur situation et leur état dans la société, selon les moyens qu'ils possèdent, à raison des circonstances ils se sont rencontrés, etc., etc. Oui, je ne crains pas de l'avancer, la connaissance de la nature, de ses