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qui, par leur éloignement, leur situation ou leur état, échappent à nos sens ; là, seulement l'homme peut recueillir les seules connaissances positives qu'il puisse posséder, tout ce qui peut exister et qui ne fait point partie de ce champ, étant absolument hors de ses moyens : là, enfin, reconnaissant que la nature n'est qu'un ordre de choses immense, constant, assujetti, et que ses lois sont toujours efficaces, quoique à chaque changement de circonstances, de nouvelles remplacent celles qui régissaient auparavant, en un mot, remarquant qu'il règne partout une harmonie imperturbable, et que ce bel ordre de choses n'est lui‑même qu'un objet créé ; sa pensée l'élève alors jusqu'au Souverain Auteur de tout ce qui existe, et, mieux que par toute autre voie, l'étude de la nature lui fait connaître la puissance infinie de cet Être suprême de qui tout provient.

Quoique le champ des réalités soit immense, comme on vient de le voir ; quoique ce champ soit le seul qui doive fixer l'attention et les études de l'homme, puisque c'est là seulement qu'il peut recueillir des connaissances solides et utiles pour lui, qu'il peut découvrir des vérités exemptes d'illusions ; il le néglige néanmoins et sa pensée s'y complaît difficilement.