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peut posséder, et que beaucoup d'hommes illustres ont fait valoir si éminemment.

C'est à son imagination que l'homme doit ce champ des fictions et des illusions de tout genre, qui est si fertile en idées agréables ; champ dans lequel sa pensée se complaît si généralement, et dont j'ai parlé dans l'Histoire naturelle des Animaux sans vertèbres (vol. 1, pag. 336 ), en l'opposant à celui des réalités.

Dans ce champ des fictions, vaste domaine de l’imagination humaine, la pensée de l'homme se plaît à s'enfoncer, à s'égarer même, quoique rien n'y soit soumis à son observation, et qu'elle n'y puisse rien constater ; mais elle y crée arbitrairement et sans contrainte, tout ce qui peut l'intéresser, la charmer ou la flatter. Elle y parvient, comme je l'ai dit, en combinant, modifiant, transformant même les idées que les objets du champ des réalités lui ont fait acquérir.

C'est, effectivement, un fait singulier et auquel il paraît que personne n'a encore pensé, savoir que l'imagination de l'homme ne saurait créer une idée qui ne prenne sa source dans celles qu'il s'est procurées par ses sens. Nous l'avons montré plus haut : partout l’imagination de l'homme est assujettie à n'opérer ses combinaisons, ses modifications, ses transformations d'idées, que