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du fini, il a imaginé l’infini ; lorsque, ayant conçu l'idée d'une durée limitée, il a imaginé l’éternité, c'est‑à‑dire, une durée sans limites ; lorsque, s'étant formé l'idée d'un corps ou de la matière, il a imaginé l’esprit ou un être immatériel, etc., etc. : Philosophie zoologique, vol. 2 ; pag. 412 et suiv.

Hors de l'emploi des oppositions ou des contrastes pris  à l'égard des idées acquises, tout produit de l’imagination montrera toujours le modèle employé dans des idées qui proviennent de la sensation, soit directement, soit indirectement.

Qu'un poëte, pour la commodité de ses fie, imagine un griffon ou un hippogriffe, que peut‑il nous présenter, sinon un animal auquel il donne arbitrairement des parties ou des traits de divers animaux connus, afin d'attribuer à l'être fabuleux qu'il compose, des facultés favorables à son histoire ! Si l'on a voulu déterminer les peines réservées aux méchans après leur mort, comment l'a‑t‑on fait, si ce n'est en citant les causes de tourment et de douleur que la sensation a fait connaître ! Si nous examinons les différentes mythologies, les ingénieuses fictions des poëtes, les romans féeriques, enfin les contes et les fables inventés pour notre amuse-