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Relativement aux individus des classes inférieures de la société, et dans lesquels les idées sont presque toujours réduites à un petit cercle peu susceptible de varier, l'expérience, profite rarement, et la raison, aux diverses époques de leur vie, offre peu de différences. Il n'en est pas toujours de même à l'égard de ceux qui composent la classe moyenne de la société et qui jouissent d'une certaine aisance. L'éducation a pu donner à beaucoup d'entre eux l'habitude de l'attention, celle de l'observation, et le goût des connaissances. C'est surtout parmi ceux‑là que l'on rencontre des hommes instruits, fort éclairés, ayant une grande rectitude de jugement, et qui sont par suite doués d'une raison forte et même supérieure. Ainsi la raison, n'étant que le degré de rectitude de jugement considéré dans un individu, à une époque quelconque de sa vie, n'est point un être réel ni un objet particulier, mais seulement une qualité relative et variable dont sont susceptibles tous les êtres qui possèdent la faculté de juger, c'est‑à‑dire, tous ceux qui sont intelligens, dans quelque degré que ce soit. Elle ne saurait donc être l'apanage exclusif de l'homme ; quoique ce soit uniquement parmi les individus de son espèce que puisse, se rencontrer celle dont le degré est le plus éminent.