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qui devaient servir  à l'opération. Ce sont là les jugemens qui nous font connaître des vérités. Ils sont bien rares, sans doute ; mais il n'est pas hors du pouvoir de l'homme de parvenir à en produite de cette sorte. En différens temps, il a pu ou dû en paraître de tels dans les discours ou les écrits des hommes qui furent les plus grands observateurs, et à la fois les penseurs les plus profonds ; mais les vérités qu'ils ont probablement énoncées n'ont pas été reconnues, ou ne l'ont été que par un très‑petit nombre. Cela pouvait‑il être autrement ?

D'après ce qui vient d'être exposé, on doit reconnaître : 1° : que nos jugemens de faits ne sont que des aperçus de faits réels distingués, aperçus qui n'ont besoin que de peu de considérations accessoires pour être solides, et qui ne peuvent être erronés que lorsque nos sens nous trompent, ou que nous observons mal ; 2°. qu'au contraire, nos jugemens de raison, auxquels nous donnons le nom de conséquences, sont généralement très‑exposés à l'erreur, puisqu'ils exigent que toutes les considérations essentielles au complément et à la rectitude de ces opérations de notre intelligence, aient été épuisées et mises en œuvre en les formant. Lorsque nos conséquences sont si exposées à l’erreur,