Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/344

Cette page n’a pas encore été corrigée

esprit, et dont le jugement, conséquemment, ne varie que peu ou presque point les sujets de ses actes, ne peuvent que s'occuper de menus détails, et ceux dont les idées, très‑diversifiées, donnent à leur jugement une étendue telle qu'elle leur permet d'embrasser à la fois, par la pensée, les sujets les plus vastes. Ces derniers remontent à la source des choses ; les voient bientôt ce qu'elles sont réellement ; et, mieux qu'aucun des autres hommes, reconnaissent, dans l'ordre admirable qu'ils observent, dans l'enchaînement et l'immutabilité des lois qui régissent cet ordre, la puissance infinie du SUBLIME AUTEUR de tout ce qui existe !

Le degré de rectitude qu'acquiert le jugement de l'homme, dans l'intervalle qui se trouve entre l'enfance et l'âge mûr, où il parvient à peu près à son terme de développement et de force ; ce degré, dis‑je, étant alors fort remarquable, a été nommé raison. On a considéré celle‑ci comme une faculté particulière ; tandis que ce n'est qu'un degré acquis, à l'aide de l'expérience, dans le perfectionnement du jugement ; degré très‑variable dans les individus. Or, ce degré acquérable de perfectionnement, quelque faible qu'il soit, se remarque aussi dans les animaux intelligens entre ceux d'entre eux qui sont très jeunes