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consacrés à l'observation des faits, sans exclusion d'objets ; enfin, qui se sont efforcés de distinguer nos connaissances les plus certaines, des pensées admises comme telles et qui ne sont que le produit de l'opinion. Ceux‑là estiment généralement toutes les connaissances positives que l'on peut obtenir par l'observation des faits, et s'intéressent également à toutes les sciences, les appréciant chacune, soit sous le rapport de leur utilité directe pour l'homme, soit sous celui des moyens qu'elles lui procurent pour parvenir à la connaissance de la vérité (1).

Tels sont, dans les deux exemples que je viens de citer, les résultats si différens de la faculté de juger, entre les hommes qui, peu exercés à rendre à la fois beaucoup d'idées présentes à leur

(1) Comment ne pas reconnaître comme première et principale, puisque toutes les autres sciences en dérivent et y sont liées, celle qui a pour objet l'étude de la Nature et de ses productions  ! et n'est‑il pas remarquable que cette science si importante n'ait encore obtenu qu'un nom ( Histoire Naturelle ), que son étude ne soit pas même commencée, enfin, que les observateurs se soient épuisés en distinctions d'objets, de formes, de nombre, de composition et de situation de parties, et que la nature, ses moyens, ses lois, soient restés dans l'oubli.