Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/336

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui est la plus importante ; celle à laquelle peut parvenir à donner l'étendue la plus considérable ; celle alors qui peut mettre entre lui et tous les autres êtres intelligens de notre globe, une distance énorme en l'élevant infiniment au dessus d'eux ; celle qui constitue seule le but de l'intelligence, laquelle tend à tout connaître, à juger convenablement tous les objets ; celle, enfin, qui peut lui donner une supériorité, une dignité, qu'aucun autre être ici connu ne saurait égaler. Mais la dignité dont je parle, n'est pas le propre de tout homme, comme je le montrerai.

En naissant, l'homme n'apporte aucune idée acquise, et n'a encore exécuté aucun jugement ; il ne possède alors qu'une seule source d'action, que celle que constitue l'instinct. Mais, bientôt après, il en acquiert une seconde ; car, parmi les objets divers qui frappent alors ses sens, son attention, excitée par les sensations qu'il reçoit, commence à s'exercer. Il la fixe, effectivement, sur certains de ces objets, les compare à d'autres, et juge enfin. Le voilà donc possesseur d'une idée ; de celle des objets qui ont frappé ses sens, qu'il a remarquée et comparée à d'autres ; d'une idée, en un mot, qui s'est imprimée dans son organe, et qui, dès lors,