Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/327

Cette page n’a pas encore été corrigée

jugement, lorsqu'il n'est point fantastique, comme ceux que l'imagination a le pouvoir d'exécuter. Enfin, ce jugement n'est lui‑même qu'un rapport entre plusieurs idées réunies, qu'une idée intellectuelle, résultant d'un ensemble qui a pour forme celle du mélange d'idées qui le compose, ce mélange étant lui‑même un objet physique. Cette forme, sans contredit, est une image, mais qui devient d'autant plus obscure que l'idée complexe qu'elle représente est d'un degré plus élevé.

Dans les idées complexes du premier degré, les idées primaires se font encore ressentir ; et, par cette voie, les idées complexes dont il s'agit peuvent facilement se fixer dans la mémoire. Mais quant à celles de degrés supérieurs, ce n'est le plus souvent qu'à l'aide d'un prestige que nous les rappelons, et ce prestige s'attache à l'expression que nous avons choisie pour les désigner. Ainsi, par les mots philosophie, politique, etc., nous désignons des idées complexes, et ces mots que nous avons l'habitude d'entendre prononcer, de voir tracer sur le papier par l'écriture ou l'impression, se fixent assez facilement dans la mémoire, à l'aide de ces voies physiques.

Comme on l'a bien observé, les mots nous ont considérablement aidés à étendre le