Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/321

Cette page n’a pas encore été corrigée

les idées qui s'y trouvaient imprimées, participent au désordre, ne se montrent plus dans leur état ordinaire, ne sont plus régies par le jugement propre à l'individu.

Les idées primaires peuvent être divisées en deux sortes : celles qu'on a d'objets simples, ou considérés dans l'ensemble de leurs parties, et celles que l'on se forme d'objets collectifs. L'idée que j'ai d'un mouton, d'un bœuf, est une idée simple d'un objet simple ou individuel ; celle que j'ai d'un troupeau, est une idée encore simple, mais d'un objet collectif. Ces idées ayant été acquises par la sensation, elles sont donc des idées simples, c'est‑à‑dire, du nombre de celles qui ne sont pas le produit d'idées déjà acquises, et qui, pour se former, n'ont pas exigé l'emploi d'autres idées.

Cependant, la considération suivante ne doit pas être oubliée : elle importe à la justesse des idées que nous pouvons nous former concernant le sujet que nous traitons : la voici.

Généralement, toutes nos idées primaires n'ont été acquises que par comparaison : il a fallu avoir vu plusieurs corps différens, avant d'avoir pu acquérir, par la sensation, l'idée d'un corps ; il a fallu avoir touché des corps durs, pour avoir pu acquérir, par la voie du tact, l'idée d'un