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aucun de ces objets, ou plutôt nous ne les distinguons pas, parce que l’effort qui constitue notre attention, dirige alors la portion disponible de notre fluide nerveux sur les traits des idées qui nous occupent, et que la partie de notre organe qui est propre à recevoir l’impression des sensations que ces objets extérieurs nous font éprouver, n’est point alors préparée à recevoir ces sensations. Aussi, dans ce cas, les objets extérieurs qui frappent de toutes parts nos sens ne produisent en nous aucune idée.

Ce que je viens de dire, à l’égard des objets qui frappent nos yeux, et que nous ne distinguons point lorsque nous sommes fortement préoccupés de quelque chose, de quelque pensée, a aussi parfaitement lieu, dans cette circonstance, relativement aux bruits ou aux sons qui frappent nos oreilles. Les impressions que nous font ces sons ou ces bruits ne parviennent point jusqu’à notre organe d’intelligence, parce qu’il n’est pas préparé à les recevoir ; et nous ne les distinguons pas. Si, en effet dans ce moment de préoccupation, quelqu’un nous parle, quoique distinctement et à haute voix, nous entendons tout, et cependant nous ne saisissons rien, et nous ignorons entièrement ce que l’on nous a dit.

Qui ne connaît cet état de préoccupation auquel