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En effet, toute idée, soit simple, soit complexe, résulte d’une image tracée ou imprimée dans l’organe de l’entendement. Dans l’idée simple, l’image imprimée est celle de l’objet qui a fait la sensation remarquée ; et dans l’idée complexe, l’image se trouve composée de la réunion de plusieurs autres qui y sont toujours très‑distinctes : en sorte que, dans toute idée quelconque, on retrouve toujours les traits d’objets connus par la sensation.

Cependant on n’a pas encore généralement admis l’axiome cité ci‑dessus ; car plusieurs personnes observant des faits dont elles n’aperçurent point les causes, pensèrent qu’il y avait réellement des idées innées. Elles se persuadèrent en trouver des preuves dans la considération de l’enfant qui, peu d’instans après sa naissance, veut téter et semble chercher le sein de sa mère, dont néanmoins il ne peut avoir connaissance par des idées nouvellement acquises.

Sans doute, l’enfant dont il s’agit, ne connaît point encore le sein de sa mère, n’en a nullement l’idée. Mais, ce qu’on ignorait probablement, c’est qu’une pareille idée ne lui est pas nécessaire pour donner lieu aux faits qu’on lui voit alors produire. Son sentiment intérieur lui suffit ; et ce sentiment, qui n’emploie jamais d’idées