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et que, pour tout cela, il faut un temps suffisant à notre disposition, et à la fois des circonstances qui y soient favorables.

Puisque ensuite, l’état où la civilisation, dans chaque pays, a placé les hommes qui y habitent, et a donné lieu à des différences progressivement plus considérables dans leur situation, relativement à leur condition, leurs possessions, leur pouvoir, le libre emploi de leur temps, etc.

Puisque enfin, la position des individus, dans un pays civilisé, prive les uns (et c’est l’immense multitude) de temps libre et de moyens pour s’instruire ; qu’elle en donne graduellement davantage à d’autres qui sont en nombre de plus on plus inférieur ; qu’en un mot, il s’en trouve d’autres encore, mais en nombre beaucoup moindre, qu’une réunion de circonstances favorables met dans le cas d’étendre considérablement leurs connaissances, de multiplier et varier presque infiniment leurs idées, d’élever leurs pensées, et de donner à leur intelligence des développemens en quelque sorte extraordinaires.

Il s’ensuit donc que, parmi les habitans d’un pays civilisé, l’on doit reconnaître, comme étant un fait positif, l’existence d’une échelle de degrés dans leur intelligence ; que cette échelle sera très-considérable en étendue, si la civilisation,